PENSER LES MUSIQUES EN MOUVEMENT
Chevillée au coeur des musiques du monde, l’idée de voyage, d’odyssée musicale, de nomadisme artistique. Il y a bien dans le propos de la Compagnie Rassegna cet appel à une circulation géographique, extensive, parmi les ressources d’une Méditerranée nourricière : étendue à ses quatre composantes latine, balkanique, orientale et africaine, c’est en elle que le collectif puise son matériau initial, les données de sa grammaire sensible.
Mais à ces invitations à l’exil créatif et au dépaysement, la compagnie ancrée à Marseille combine une dimension proprement intensive. Menée par le guitariste et compositeur Bruno Allary, forgée sur un collectif humain solide et mobile — où convergent univers artistiques marqués et pratiques musicales diverses — elle s’empare de ces héritages pour les questionner et les confronter, pour révéler ce qu’ils ont de familier au coeur, mais aussi de profondément énigmatique.
Cette verticalité forte, pénétrante, sur le modèle du sondage géologique, permet de traverser le feuilleté de sonorités et savoirs stratifiés, pour donner à entendre la richesse composite, et toute la complexité, brute, de cette patiente accumulation.
Guidée par son goût du décentrement, la Compagnie Rassegna travaille aussi depuis plus de 20 ans à déjouer les grands partages — modal/tonal, sacré/profane, savant/populaire — qui font l’ordinaire de la pratique musicale, au profit d’une fluidité assumée des genres et des formes. Affranchie du cours lénifiant du temps, elle façonne une histoire vigoureuse, aux temporalités contrariées, où l’anachronisme, comme ressort créatif central, joue pleinement de son pouvoir de provocation.
C’est que son travail se distingue par une sensibilité aux passages, et à ces zones de turbulence où styles, pratiques, et époques s’entrechoquent en une remuante indiscipline.
Au fil des créations, la Compagnie Rassegna, sous la direction de Bruno Allary dessine des paysages musicaux hérissés de singularités, explorant avec bonheur une esthétique de l’entre-deux qui trouble les genres et les codes, et en creux de l’artistique, questionne les représentations tacites propres aux imaginaires de Méditerranée.
Direction artistique, composition, guitares flamenca, baroque et électrique, mandole saz, voix
Basse
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée
Musicien d’origine réunionnaise, Julian est un compagnon de longue route de Bruno Allary. Au sein de la Compagnie, il joue de la basse électrique et des percussions, lui apportant ainsi une acuité rythmique stimulante.
Contrebasse
Il Sole non si muove
Thomas est un des grands noms de la contrebasse jazz sur la scène internationale. Il a notamment joué avec Dee Dee Bridgewater, Chet Baker, Brad Mehldau… Depuis 2017, il nourrit le programme Il Sole non si muove d’une énergie et d’un sens de la mélodie précieux et singuliers.
Designer sonore
Contretemps, Un grand silence de tambours, Qui-vive !
Le travail de Fred Braye est riche : tantôt designer sonore, ingénieur du son live et studio, ou compositeur de musiques électroniques pour la scène ou l’art, il fluctue entre différents univers. Il développe également des instruments de musique interactifs et donne des formations en technique du son.
Historien médiéviste au Collège de France
Contretemps
Historien, professeur au Collège de France, Patrick Boucheron est l’auteur de nombreux ouvrages, dont l’Histoire Mondiale de la France (2017, Le Seuil). Dans Contretemps, il déplace pour la première fois sa parole d’historien au coeur d’une création artistique.
Percussions
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée
Percussioniste d’origine kabyle, spécialiste de la derbuka, il a suivi la Compagnie depuis sa création. Sa polyvalence et la finesse de son jeu en font un musicien en pleine adéquation avec le propos de la Compagnie Rassegna.
Viole de gambe, dessus de gambe
Il Sole non si muove
Mireille est musicienne, chercheuse et enseignante au Conservatoire de Valence. Outre ses belles qualités de musicienne, elle a apporté à la Compagnie son expertise et sa connaissance des musiques anciennes.
Flûtes Kaval
Il Sole non si muove, Contretemps
Isabelle s’est tournée très tôt vers le kaval – flûte oblique ancestrale surtout jouée en Anatolie et dans les Balkans -, dont elle est aujourd’hui une des plus emblématiques représentantes. Partenaire clef des créations de la Compagnie, elle y insuffle une immense musicalité.
Voix, oud, violon
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée, Il Sole non si muove
Né à Tlemcen, capitale algérienne de la musique arabo-andalouse, Fouad fait partie des membres historiques de la compagnie, qu’il a intégré dès 2001. Spécialiste des musiques savantes et populaires du Maghreb, il est aussi très engagé dans la transmission de son héritage musical.
Création lumière, photographe,
Qui-vive !
Éclairagiste, photographe et scénographe, Drichos est un artisan aguerri, libre et intemporel, son travail est empreint de cette valeur du juste focus artistique et de son attirance pour la déstructuration de la matière afin de porter le sensible. Au sein du projet Qui-vive !, il réalise à l’aide d’une imprimante 3D des supports pour lampes sourdes, créant ainsi une ambiance Georges de La Tour, en y insérant des LED adaptées entre autres.
Platinage artistique
Qui-vive !
L.Atipik se définit comme “Platineuse Artistique”. Elle est reconnue pour assurer des prestations techniques de qualité mais aussi et surtout pour savoir mettre la musicalité au premier plan.
Showcase, DJ set, animation sonore en live, elle a remporté le titre de championne de France turntable en 2019.
Création lumière, mise en scène
Contretemps
Auteur, metteur en scène, scénographe et directeur de projet, Laurent Gachet travaille depuis 30 ans dans les domaines de la danse, du cirque, du théâtre et de la musique. Depuis Contretemps, il apporte son regard de metteur en scène aux créations de la Compagnie Rassegna.
Viole de gambe, basse électrique
Qui-vive !
Après un cursus complet de violoncelle, Nolwenn Le Guern s’oriente vers les musiques anciennes et étudie la viole de gambe au CNSMD de Lyon. Également vieilliste, Nolwenn est co-fondatrice de l’Ensemble Barbaresque. Elle se produit très régulièrement dans des ensembles tels que Le Concert de l’Hostel Dieu, Les Jardins de Courtoisie (A. Delafosse-Quentin) et enregistre pour divers labels.
Voix, percussions
Il Sole non si muove
Chanteuse autodidacte originaire des Hautes-Alpes et installée à Marseille, Mandy est passionnée des musiques traditionnelles argentines. Depuis 2015 elle se forme en danses du Nord de l’Argentine et se nourrit de ses cultures auprès de la communauté argentine de France.
Voix
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée, Il Sole non si muove
D’origine sicilienne, Carine a intégré la Compagnie Rassegna en 2009. Elle y apporte son interprétation très personnelle du blues méditerranéen et est par ailleurs fondatrice du projet de Folk World Music L’anima Lotta (“l’âme lutte”)
Voix, flûtes à bec
Qui-vive !
Flûtiste à bec et chanteuse, Clémence est passionnée de musiques anciennes. Elle a obtenu son master de flûte à bec du CNSMD de Lyon en 2019, après avoir co-fondé en 2016 l’ensemble, ApotropaïK dédié aux répertoires médiévaux, ensemble avec lequel elle se produit régulièrement en France et en Europe.
Voix, percussions
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée, Il Sole non si muove et Un grand silence de tambours
Membre depuis 2011 de la Compagnie Rassegna, Sylvie puisse son inspiration dans ses origines espagnoles et oranaises et forge sa voix au regard des traditions méditerranéennes. Elle est co-auteure et compositrice du groupe Barrio Chino.
Technicien du son
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée, Il Sole non si muove
Passionné depuis tout jeune de musique et de sonorité, Romain s’est très tôt orienté vers les métiers du son et plus spécifiquement de la prise de son et du mixage. Il recherche avant tout à restituer les émotions, les véhiculer par les sonorités. Il se plaît à se réinventer sans cesse, dans un environnement propice à la création et à la découverte.
Voix, percussions
Luna llena – Chants populaires de Méditerranée
Percussionniste et journaliste de presse écrite, Nadia Tighidet intègre la compagnie Rassegna en 2024. Qu’une plume s’invite à sa main ou une derbuka dans ses bras, tout est pour elle question de rythme. Le même qui l’a guidée dans ses collaborations avec les Dames de la Joliette dont elle a été un membre actif, Temenik Electrik, le compositeur Amine Soufari… comme autant d’occasions d’explorer les richesses du récit méditerranéen.
Collaborateur artistique
Qui-vive !
Chercheur et professeur de psychopathologie à l’Université de Nice, est chercheur associé à la création Qui-vive ! Ce temps de recherche et d’écriture porte à la fois sur des aspects musicologiques (répertoires et formes à explorer) et sur des questions liées à la matière sonore (les notions de timbre, de bruit musical).
Voix, percussions
Qui-vive !
Mélissa débute le chant dès son plus jeune âge, dans un groupe de chants polyphoniques traditionnels du monde qu’elle suivra durant 12 ans. Grâce aux diverses rencontres musicales, elle trouve aujourd’hui sa place aussi bien dans la transmission que dans différentes formations musicales (Joulik, La Mòssa, La Compagnie du Pestacle…). Elle intègre la Compagnie Rassegna très récemment, en 2023.